Nicole Admin
Messages : 3845 Date d'inscription : 18/01/2022 Age : 76 Localisation : Québec
| Sujet: La théologie de Thérèse de Lisieux est issue en grande partie de sa vie..... 7/12/2023, 2:45 pm | |
| Doctrine spirituelle,
La théologie de Thérèse de Lisieux est issue en grande partie de sa vie et de son autobiographie dans laquelle elle développe une vision de la foi qui a fait école.
L'appel universel à la sainteté
Fra Angelico, Les précurseurs du Christ avec les saints et les martyrs, 1423-1424. La théologie de Thérèse est avant tout une pédagogie de la sainteté95. Son enseignement est un encouragement à rechercher la sainteté, y compris pour les chrétiens qui doutent de leur capacité à répondre à cet appel95.
À l'époque de Thérèse, marquée par l'héritage janséniste, beaucoup pensaient que la sainteté était réservée à quelques âmes d'élite, vivant des phénomènes mystiques impressionnants, ou réalisant de grandes choses30. Bien que n'ayant rien fait d'extraordinaire, Thérèse a pourtant pensé avec constance qu'elle pouvait devenir sainteF 28. Ainsi, vers l'âge de neuf ans, lisant la vie de Jeanne d'Arc, elle a l'intuition qu'elle peut aussi « devenir une grande sainte !!!… »E 46. Au carmel, en 1890, un prédicateur est choqué quand elle lui dit son espoir de devenir une grande sainte et d'avoir pour Dieu le même amour que celui qu'avait Thérèse d'AvilaD 134. À la fin de sa vie, elle écrira à mère Marie de Gonzague : « Vous le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré être une sainte »E 47.
Au carmel, en 1890, un prédicateur est choqué quand elle lui dit son espoir de devenir une grande sainte et d'avoir pour Dieu le même amour que celui qu'avait Thérèse d'AvilaD 134. À la fin de sa vie, elle écrira à mère Marie de Gonzague : « Vous le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré être une sainte »E 47.
Elle veut d'abord arriver à la sainteté d'une façon assez volontaire96. Ainsi, à l'âge de seize ans, elle écrit à Céline, citant le père Pichon : « La sainteté ! Il faut la conquérir à la pointe de l'épée, il faut souffrir… »E 48.
Ensuite, et de plus en plus à partir de 1893-1894, elle confie sa petitesse à Dieu et l'invite à agir en elle96. En 1895, elle écrit : « Je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir une grande sainte, car je ne compte pas sur mes mérites, n'en ayant aucun, mais j'espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté Même, c'est Lui seul qui, se contentant de mes faibles efforts, m'élèvera jusqu'à Lui et, me couvrant de ses mérites infinis, me fera Sainte »E 49.
Thérèse a ainsi montré, par sa vie et ses écrits, que la sainteté était accessible à tous. Un autre docteur de l'Église avait eu, trois siècles plus tôt, une intuition aussi forte : François de Sales (1567-1622)30. Il avait encouragé les chrétiens vivant dans le monde à progresser spirituellement, d'une façon propre à leur état de vie, qui est différent de celui des moines et des moniales97,98. Cette idée qu'a Thérèse d'une sainteté discrète, sans grands éclats, s'appuyant sur la confiance en Dieu, est adaptée à tous les baptisés. C'est aussi une anticipation du concile Vatican II95,30. La Constitution dogmatique sur l'Église (Lumen gentium) du concile souligne en effet que tous les chrétiens sont appelés à la sainteté30.
Signe que la conception de la sainteté de Thérèse était en avance sur son temps, plusieurs de ses proches ne comprennent pas, dans les années qui suivent sa mort, que l'on pense à elle pour un procès en béatification. Des carmélites, des habitants de Lisieux, des membres de sa propre famille ne trouvent rien d'exceptionnel dans sa vie pour justifier ce projet. À un jeune prêtre qui évoque la canonisation de sœur Thérèse en 1903, mère Marie de Gonzague répond en riant : « Dans ce cas, combien de carmélites faudrait-il canoniser ? »Livres Mystique | |
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